Le 6 juillet 2017, le Gouvernement du Québec lançait son protocole de gestion des commotions cérébrales. Ce protocole expose les mesures minimales en matière de gestion d’une commotion cérébrale, de l’incident jusqu’à la reprise complète des activités.
De leur côté, Water Polo Canada et Waterpolo Québec utilisent depuis quelques années un protocole adapté au waterpolo. Il a été développé par Félix Croteau MSc PT, Dip. Physio. Sport. en collaboration avec Dre Suzanne Leclerc, MD, PhD, Dip. Med. Sport, tous deux de l’Institut national du sport du Québec. Vous pouvez télécharger les documents ici:
Protocole de retour au jeu post-commotion (joueur) – Français Protocole de retour au jeu post-commotion (joueur) – Anglais Protocole de retour au jeu post-commotion (gardien) – FrançaisArticle rédigé par le Dr Alex Brothers, ancien médecin de l’équipe nationale de Natation Canada
Il y a environ 140 000 décès par année à cause de la noyade à travers le monde. Même s’il n’y a pas de statistiques exactes sur l’évanouissement en eau peu profonde (EEPP), ou rendez-vous syncopal, différentes sources suggèrent que l’EEPP est responsable de jusqu’à 20% de toutes les noyades. Aussi, il est suggéré que presque toutes les noyades et les quasi-noyades par les nageurs avancés ou élites sont le résultat de l’EEPP.
Décrit depuis plusieurs années par la US Naval center and the training of Navy Seals and Divers, l’EEPP est maintenant mis à l’avant-scène pour la prévention par plusieurs groupes incluant USA Swimming, la Croix-Rouge américaine et plusieurs associations de natation européennes et australienne.
L’EEPP est un terme qui décrit la perte de conscience qui se produit à la suite de la privation d’oxygène causée par une hyperventilation volontaire ou involontaire. En natation, l’hyperventilation volontaire se produit quand un nageur respire trop ou fait de l’hyperventilation intentionnellement. L’hyperventilation involontaire peut se produire à la suite d’un stress et d’un effort physique pendant un entrainement qui pousse le nageur au-delà de sa capacité aérobique maximale (VO2 max). Cela se traduit par une expiration de dioxyde de carbone (CO2) et essentiellement abaisse le sérum ou le sang CO2. Ce qui se produit ensuite est une cascade d’évènements physiologiques qui se termine par un résultat dévastateur pour un nageur.
L’abaissement du sérum CO2 cause les réactions physiologiques suivantes :
Quand un nageur a de l’hypoxie à cause de l’exercice et qu’on lui demande de respirer sous la combinaison d’oxygène diminuée au cerveau et d’un réflexe de déficience de respiration involontaire, la perte de conscience dans l’eau peut se produire avec des résultats dévastateurs.
Dans la majorité des cas de quasi-noyade, on évalue que le moment critique pour un sauvetage ou une ressuscitation réussie se produit dans les 6 à 8 minutes à partir du début de l’incident. Pour l’EEPP, la période de temps critique pour une ressuscitation réussie semble être plus courte. Plusieurs rapports de cas de l’EEPP indiquent que la ressuscitation réussie doit commencer dans les 2 minutes après le début de l’incident. La raison de ceci n’est pas complètement comprise, toutefois on peut spéculer que l’hypoxie du cerveau s’est produite plusieurs minutes avant l’évanouissement. Quand l’évanouissement se produit, le dommage irréversible au cerveau se produit plus rapidement.
Les entraineurs dans les sports aquatiques ont utilisé les techniques d’entrainement pour l’hypoxie depuis des années. Généralement appelés « briseurs de poumon », « au-dessus / en-dessous », « exercices de battements sous l’eau » et « virages Tennessee », plusieurs exercices ont utilisé l’entrainement pour l’hypoxie pour essayer d’améliorer la capacité de retenue de la respiration des nageurs et peut-être le seuil anaérobique. Ces exercices ont seulement démontré avoir une preuve dogmatique pour soutenir cette croyance. Il n’y a pas d’études physiologiques bien contrôlées pour soutenir l’utilisation de ces exercices pour améliorer la performance des nageurs. De plus, ils peuvent en fait mettre les nageurs en danger de se blesser ou même de mourir.
Il semble que les exercices sous l’eau ont précédé l’hyperventilation ou que l’épuisement place le nageur dans un plus grand risque pour l’EEPP que faire des exercices d’hypoxie à la surface. Plusieurs cas rapportent que l’EEPP se produit quand le nageur est entièrement immergé. Des exercices prolongés de respiration à la surface de l’eau, bien que non sans danger, semblent être une forme d’entrainement pour l’hypoxie plus sécuritaire. La raison de ceci est que le nageur peut prendre une respiration à sa discrétion. Dans cette circonstance, le personnel aquatique, les entraineurs ou les membres de l’équipe peuvent plus rapidement reconnaitre une perte de conscience à la surface.
Veillez à ce que tous les exercices qui exigent une respiration à un rythme limité aient lieu à la surface de l’eau et seulement dans un programme d’entrainement de nageurs d’expérience en bonne condition physique avec la bonne supervision et formation.
Avec des sauveteurs et des entraineurs qui surveillent, il est peu probable qu’un décès se produise si un nageur perd connaissance en nageant à la surface de l’eau. Toutefois, l’aspiration de l’eau pourrait provoquer l’hospitalisation. Les politiques et les procédures sont nécessaires pour aider à diminuer le risque d’EEPP.
Les stratégies fréquentes pour diminuer les risques incluent :
Les activités fréquentes sous l’eau qui peuvent mener à l’EEPP incluent des exercices répétés de nage ou de battements sous l’eau ainsi que des compétitions immobiles pour retenir la respiration le plus longtemps possible. Dans les deux cas, la nature du risque est évidente : un décès possible. Même avec la ressuscitation réussie, des complications, incluant des dommages au cerveau à cause de l’hypoxie et de l’infection respiratoire peuvent se produire.
Après plusieurs décès récents de nageurs compétents, incluant des membres de l’équipe de natation, il n’est pas possible de dire que le risque de l’EEPP est improbable. Beaucoup trop de jeunes adultes sont morts à cause de l’EEPP, et l’industrie, les médias et le public en général sont de plus en plus conscients des dangers réels et présents des exercices de natation sous l’eau.
Avec le temps, si les activités de retenue de la respiration sous l’eau sont permises, il est probable qu’un nageur souffrira d’évanouissement à cause de l’hypoxie. Étant donné que les activités de retenue de la respiration sous l’eau provoquant l’EEPP ont conduit à des décès, l’évaluation de la gravité de ce risque est catastrophique. Les organismes seraient bien conseillés d’éliminer le risque au complet par un bannissement complet des exercices sous l’eau sauf dans un environnement étroitement surveillé.
Dans certains cas les entraineurs ou le club peuvent croire que les exercices sous l’eau sont nécessaires pour l’amélioration des habiletés. Si c’est le cas, des stratégies pour la diminution du risque doivent être établies :
Les programmes compétitifs doivent suivre une approche de gestion du risque pour s’occuper des points de sécurité et de responsabilité présentés par l’évanouissement à cause de l’hypoxie. Ceci implique évaluer la nature du risque avant de choisir une stratégie d’éviter le risque ou de gestion du risque. Ceci exige aussi de distinguer entre les exercices sous l’eau et ceux effectués à la surface de l’eau. Puisque les deux peuvent conduire à l’EEPP, une évaluation doit être faite en ce qui concerne la probabilité ou la fréquence de l’EEPP produite à la suite de tels exercices ainsi que la gravité possible quand cela se produit.»
(Source : Natation Canada, https://www.swimming.ca/fr/sport-securitaire/education/sante-mentale-et-physique/evanouissement-en-eau-peu-profonde-eepp/ )
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